
Fenêtres sur l'oubli
Ces façades de cases créoles abandonnées des œuvres photographiques de Mi Yem Bat’karé m'ont touchée par leur beauté silencieuse. Elles racontent une histoire sans mots — celle d’un lieu qui a vécu, aimé, vieilli. Murs, volets et lambrequins, écaillés par le temps, semblent garder les secrets d’un passé révolu. Auvent rouillé, tuiles sombres… tout respire la nostalgie.
J’ai voulu capturer la texture du temps dans le travail de Mi Yem Bat’karé. Chaque détail — les fissures, les éraflures, les ombres — a été peint avec patience, comme pour honorer la lente érosion des souvenirs. Les couleurs sont encore vibrantes, comme une trace de vie persistante au milieu de l’oubli. J’y ai ressenti un mélange de mélancolie et de tendresse. Comme si je dialoguais avec une maison ancienne, avec ses murs fatigués mais dignes. J’ai ressenti le silence, le vent, les voix qui ont peut-être résonné derrière ces fenêtres de cases oubliées.
“Fenêtres sur l’oubli” parle donc de la mémoire des lieux. Elle nous rappelle que même ce qui semble abandonné garde une âme. C’est une invitation à regarder autrement les choses usées, à y voir la beauté du vécu lontan, à une profonde réflexion intime et à une contemplation nostalgique.
D'après les photographies de Mi yèm bat'karé .